Pour la CPME, augmenter les cotisations retraites serait franchir le Rubicon

Les syndicats de salariés bloquent depuis deux semaines une partie de l’activité économique en France. Le secteur privé dont notamment le commerce, paie un lourd tribut alors-même que les grévistes bénéficient de régimes de retraites plus favorables que le leur. 

Certains syndicats de salariés refusent aujourd’hui de voir la réalité telle qu’elle est. Plutôt que de reconnaître que, face au déséquilibre grandissant entre le nombre d’actifs et le nombre de retraités, le maintien d’un système par répartition exige que les Français travaillent plus longtemps, ils proposent aujourd’hui une augmentation des cotisations. 

Le fait que la France détienne déjà le triste record de champion d’Europe des prélèvements obligatoires importe peu à leurs yeux. 

Il en est de la responsabilité du gouvernement de ne pas céder à la menace et de refuser une telle solution de facilité. La CPME ne pourrait accepter ce type de marchandage revenant à ponctionner le pouvoir d’achat des salariés et à diminuer la compétitivité des entreprises françaises en augmentant le coût du travail. Elle s’en ouvrira au Premier ministre qu’elle rencontrera ce jour à 18h à Matignon. 

Les chiffres de l’impact du mouvement social sur les artisans, TPE et PME

Après avoir subi le mouvement des gilets jaunes fin 2018, les entreprises sont à nouveau touchées un an plus tard, par les grèves et les blocages à répétition. Or, et indépendamment du fait que les salariés qui viennent travailler sont les premiers pénalisés, cette période est cruciale pour toute une partie des entreprises pour lesquelles les fêtes de fin d’année représentent une partie vitale de leur chiffre d’affaires.

En cette période compliquée pour l’économie française, la CPME a interrogé les chefs d’entreprises sur l’impact des blocages actuels. Les résultats de l’enquête sont édifiants. Une très forte majorité des TPE-PME (80 %) sont impactées, plus ou moins directement, par les grèves. Une sur deux déplore une baisse de son chiffre d’affaires, une perte qui, dans la plupart des cas, ne pourra pas être compensée dans les jours et semaines à venir.

Si le mouvement devait perdurer, ce sont des investissements qui seraient remis en cause pour 38% des dirigeants. 16% des entreprises craignent même d’être dans l’incapacité de maintenir la totalité des emplois. 

Dans ce contexte, la CPME se félicite de que le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, et la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, aient entendu la Confédération des PME et décidé de réactiver les mesures d’étalement fiscales et sociales, et de chômage partiel mises en place lors du mouvement des gilets jaunes. Retrouvez tous les résultats de notre enquête

La CPME prend la présidence de l’organisation européenne des PME et de l’artisanat, SMEunited

L’assemblée générale de SMEUnited, l’association regroupant les organisations patronales de PME et d’artisans de 33 pays européens, a porté à sa présidence un chef d’entreprise français, Alban Maggiar. Il prendra ses fonctions en janvier 2020, succédant à l’autrichienne Ulrike Rabmer-Koller.

Après avoir dirigé les laboratoires Carrare, Alban Maggiar est aujourd’hui à la tête de l’entreprise de conseil Adelanti. Militant engagé de la « cause PME », il est à la fois vice-président des Affaires européennes de la CPME et vice-président de la commission Affaires économiques et fiscales de SMEUnited.

Sa priorité sera de bâtir une stratégie européenne PME pour obtenir que le nouveau “green deal” pour l’Europe soit une voie acceptable pour les 24 millions de PME à travers l’Europe.

Son objectif sera de répondre aux défis prioritaires auxquels sont confrontées les entreprises : adapter la législation, accompagner la digitalisation, favoriser l’équité et le développement des talents dans les PME, promouvoir le développement durable.

A cet égard, l’assemblée générale de SMEUnited a fait de « l’écologie des PME » sa thématique 2020.

Selon Alban Maggiar, “Nous devons nous assurer que des PME innovantes puissent mener à bien la décarbonisation et l’économie circulaire, en prenant à bord les PME traditionnelles parce que l’Europe doit être consciente qu’elle ne pourra réussir sa transition écologique qu’avec des PME compétitives et dynamiques”.

Grève : la CPME en appelle à la responsabilité des manifestants

Alors qu’un mouvement social d’ampleur se profile, la CPME craint les conséquences négatives pour les entreprises et notamment les plus petites d’entre elles.

La période de Noël est bien souvent déterminante pour les commerçants. Certains secteurs comme celui du jouet y réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires annuel. De plus, bon nombre de commerçants ont subi depuis un an, une baisse d’activité du fait des gilets jaunes. Leur trésorerie est aujourd’hui fragilisée.

La CPME appelle donc les manifestants à prendre conscience de leur responsabilité et à bien peser les conséquences si le mouvement du 5 décembre devait s’installer dans la durée. Les plateformes internationales d’e-commerce seraient les grandes gagnantes d’une situation qui, à l’inverse, conduirait des commerçants de proximité à déposer le bilan.

Chacun doit être conscient de la responsabilité qui est la sienne.