Conflit au Moyen-Orient : des conséquences économiques incertaines
A la suite des bombardement lancés par l’armée israélienne contre l’Iran le vendredi 13 juin, de nombreuses inquiétudes ont émergé sur les conséquences économiques du conflit.
Risque d’une hausse du prix de l’essence
Les craintes les plus vives se cristallisent autour d’un possible blocage du détroit d’Ormuz. Ce canal sous contrôle iranien est stratégique au Moyen-Orient puisqu’il est le point de passage le plus important au monde pour le transport du pétrole. Les conséquences seraient mondiales en cas de blocage, puisqu’un quart des approvisionnements mondiaux en gaz et en pétrole passe par ce détroit. Environ 20 % des livraisons pétrolières mondiales se retrouveraient gelées, ce qui équivaut à 15 et 18 millions de barils en moins par jour. Le prix du baril pourrait dépasser les 100 dollars. Environ 25 % du gaz naturel liquéfié serait aussi bloqué. Le Parlement iranien a, par ailleurs, voté, ce dimanche en faveur de la fermeture totale du détroit. La décision finale doit pour autant être prise par l’ayatollah Ali Khamenei.
Lundi matin, le patron de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), Olivier Gantois tentait de rassurer en affirmant que « les prix qu’on a actuellement vont rester stables jusqu’à l’été », et que malgré l’entrée des Etats-Unis dans le conflit, les frappes américaines auront « un impact à la pompe très limité » « cette semaine ».
A l’heure actuelle, les spécialistes jugent peu probable le blocage du détroit, en raison des intérêts économiques que l’Iran dégage de ses exportations pétrolières. En effet, malgré les sanctions internationales, les revenus pétroliers représentent encore environ 35 % du budget national.
Perturbations sur le commerce mondial
Par ailleurs, le transport maritime des marchandises pourrait également être impacté. On estime qu’environ une centaine de porte-conteneurs empruntent chaque jour cette voie maritime. En cas de fermeture partielle ou totale, les coûts pourraient fortement augmenter, entraînant une hausse du prix des produits à l’importation. Ce scénario impacterait plus globalement l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, déjà fragilisées par un contexte géopolitique incertain.
Des témoignages ? Des questions ? Contact : abouali@cpme.fr