Yves Struillou : « nous sommes en phase de consolidation du Code du travail numérique »

  • Liaisons sociales Quotidien – L’actualité, Nº 17797, 15 avril 2019
  • Les ordonnances dites « Macron », du 22 septembre 2017 sur le renforcement du dialogue social, ont prévu la création d’un Code du travail numérique, au plus tard le 1er janvier 2020, accessible en ligne gratuitement. L’objectif : faciliter l’accès au droit du travail, notamment pour les TPE et les PME. Comment la DGT conduit-elle ce projet ? Sera-t-elle prête pour le 1er janvier prochain ? La rédaction de Liaisons sociales quotidien fait le point avec Yves Struillou, Directeur général du travail.

Quel est l’objet du Code du travail numérique ?

Le Code du travail numérique est prévu par les ordonnances de septembre 2017 renforçant le dialogue social. L’objectif est de faciliter la vie des salariés et des employeurs en rendant, notamment pour les TPE et PME, le Code du travail simple et accessible. C’est un site internet qui permettra d’obtenir une réponse claire et simple à une question en droit du travail. Exemple : quelle est ma période d’essai ? Quel est le montant de l’indemnité de licenciement dans le secteur de la chimie ? L’accès au droit et sa connaissance sont les conditions premières de son effectivité ! Dans les TPE et PME où la fonction ressources humaines comme la présence syndicale sont souvent peu développées, ce sera un outil précieux.

Comment la DGT conduit-elle ce projet ?

Ce projet est un triple défi : juridique, organisationnel et technique. Nous le menons en mode start-up d’État. Conduit au sein de l’incubateur des ministères sociaux, le Code du travail numérique c’est d’abord le travail collaboratif d’une équipe pluridisciplinaire d’experts de la Direction générale du travail (DGT) sur les aspects droit du travail, de la Direction des systèmes d’information (DSI) en charge de la construction du projet en particulier les mécanismes d’intelligence artificielle, de la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication (Dinsic) sur le volet nouvelles méthodes de travail et organisationnelles.

En parallèle, nous travaillons avec le réseau régional des services de renseignement de l’inspection du travail (Direccte), sur la rédaction d’un fonds de questions correspondant aux questions les plus posées dans les principales branches professionnelles.

Nous travaillons par ailleurs en lien étroit avec la DILA responsable de la publication et de la diffusion légale de l’information administrative.

Enfin, nous tissons des liens avec l’écosystème de la Legaltech (droit) et des acteurs de l’accès au droit (partenaires sociaux, conseillers du salarié, éditeurs privés).

Sera-t-il prêt le 1er janvier 2020 ?

Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de consolidation de l’outil. Nous avons mis en ligne une version beta en juin 2018 qui nous permet de recueillir et d’intégrer les retours des utilisateurs. Et cela afin que cet outil puisse être opérationnel au 1er janvier 2020.

En cas de litige, pourra-t-on se prévaloir de la réponse fournie par l’outil ?

Employeurs comme salariés pourront faire valoir les réponses obtenues via le Code du travail numérique pour faire valoir leur bonne foi lorsqu’ils se sont fondés sur le contenu de ces réponses dans leurs relations de travail.