Combattre les fraudes au détachement : les PME françaises et allemandes interpellent le Parlement européen

La commission « emploi et affaires sociales » du Parlement européen se prononce aujourd’hui sur le projet de révision de la directive encadrant le détachement des travailleurs. Au vu des enjeux de la révision, la CPME et son partenaire, l’Union Centrale de l’Artisanat allemand (ZDH), ont décidé d’agir de concert en s’adressant, dans une lettre commune, aux eurodéputés afin de défendre les intérêts des petites et moyennes entreprises.

Les deux organisations rappellent leur attachement au principe de libre prestation de services et à la libre circulation des salariés qui en découle. Cette liberté doit toutefois se réaliser dans le cadre d’une concurrence équitable au sein du marché unique. La révision engagée doit donc permettre avant tout de lutter efficacement contre les fraudes au détachement.

Le texte actuellement discuté n’apporte pas de garanties suffisantes pour les PME. La CPME et ZDH demandent de :
– clarifier la définition du terme rémunération, et respecter les règlementations notamment existantes relatives aux accessoires obligatoires de salaires,
– améliorer l’efficacité des mesures de contrôles existantes et utiliser les outils existants comme la nouvelle plateforme européenne de lutte contre le travail non déclaré,
– considérer toutes les périodes de détachement dès le premier jour, et leurs durées effectives,
– garantir la liberté contractuelle des sous-traitants et ne pas rendre obligatoires les conditions de rémunération non prévues par les conventions collectives.

Les modifications qui seront apportées à la directive « détachement » initiale doivent avoir un seul et unique objectif : lutter efficacement contre les abus. Toute mesure qui n’irait pas dans ce sens devrait être considérée comme inutile.

Lire la lettre commune CPME-ZDH

PLF 2018 : les PME doivent-elles faire du cinéma ?

Si la suppression de l’ISF est une bonne nouvelle pour l’activité économique, la disparition, logique, de l’ISF PME qui permettait de déduire de son ISF une partie des sommes investies dans les PME, pose problème. Cela risque d’assécher un des canaux de financement des PME. Or le financement en fonds propres reste nécessaire pour accompagner le développement des entreprises.

Pour éviter que les petites entreprises fassent partie des « dommages collatéraux » de la suppression de l’ISF, il est donc impératif de prévoir un transfert vers une revalorisation de l’IR-PME.

Ce mécanisme permet de déduire de son impôt sur le revenu une partie des sommes investies dans les PME. Mais ce dispositif est aujourd’hui limité à 18% du revenu net global dans la limite de 10 000€. La CPME a donc demandé à ce que la limite soit portée à 30% du revenu net global, et ce dans la limite de 18 000 €.

A cet égard, il est à souligner que les conditions réclamées sont plus faibles que celles aujourd’hui déjà applicables à l’investissement dans une société de production de cinéma (SOFICA).

Il serait légitime que les PME, qui sont un levier essentiel de la croissance et de l’emploi, bénéficient, à tout le moins, des mêmes avantages… sans avoir besoin de faire du cinéma.

Prélèvement à la source : la CPME plus que jamais opposée

Les conclusions de l’audit commandé par l’IGF sur le prélèvement à la source ont été publiées.

Si les contribuables peuvent en attendre des effets positifs, il en est tout autrement pour les entreprises.

Les rédacteurs font d’ailleurs bien de rappeler que la simplification n’est pas l’argument premier de la réforme car, comme n’a cessé de le répéter la CPME, il s’agira avant tout d’un risque et d’une charge supplémentaire pour les entreprises.

Le coût de la mise en place du prélèvement à la source serait selon les rapporteurs, de 50 € par salarié pour les TPE, contre 8 € pour les grandes entreprises. De plus, les coûts récurrents seraient également trois fois plus pénalisants pour les petites structures. Ces évaluations ne prennent cependant pas en compte les coûts liés aux évolutions des logiciels et des tarifs des prestataires de paie. Ces derniers ont pourtant déjà anticipé des augmentations.

Encore une fois cette réforme pénalisera donc davantage les TPE que les grandes entreprises.

Enfin, les risques de sanctions sur les plus petites structures sont également pointés du doigt dans le rapport.

Cet audit ne fait que confirmer que les entreprises et plus particulièrement les TPE-PME seraient les grandes perdantes de cette réforme en termes de charges financières, de renforcement des lourdeurs administratives mais également de relations avec leurs salariés.

Il est donc pour le moins contradictoire de vouloir à tout prix mener une telle réforme en en faisant porter l’essentiel de la charge et des risques sur les TPE-PME alors que parallèlement, le gouvernement affirme vouloir favoriser leur croissance et alléger leur fardeau administratif.

Des solutions alternatives existent via les banques, ainsi que le rappelait ce matin François Asselin lors d’un entretien avec Benjamin Griveaux, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances. Elles éviteraient de faire jouer aux entreprises un rôle de collecteur d’impôts qui n’est pas le leur.

Le Projet de loi de finances 2017 vu du côté des PME

Le Projet de loi de finances pour 2017 a été adopté.

Au chapitre des relatives bonnes nouvelles il est à noter que le mécanisme de distribution d’actions gratuites (AGA), initialement menacé, sera finalement conservé dans la limite de 300 000 €.

La CGPME soucieuse de favoriser l’actionnariat salarié, en particulier dans les start-up et les PME, a été partiellement entendue.

De la même façon le Crédit impôt export a également été maintenu grâce à l’action de la Confédération qui a su mettre en avant son intérêt pour les PME.

Autre point positif, au-delà de l’augmentation prévue du CICE de 6 à 7 % de la masse salariale, la baisse de l’impôt sur les sociétés a été enclenchée même si, à ce stade, cela reste symbolique.

Les PME réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 7,63 M € bénéficieront d’un taux réduit de 15 % sur les 38 120 premiers euros de résultat net ; celles réalisant un chiffre d’affaires compris entre 7,63 et 50 M € seront taxées à 28% sur les 75 000 premiers euros de résultat ; les autres conserveront les taux actuels au titre de l’exercice comptable 2017.

A l’inverse, la mesure de suramortissement des biens industriels devrait prendre fin, sauf acompte versé avant cette date, au 14 avril 2017 et ce contrairement aux engagements pris par le Président de la République garantissant son maintien jusqu’à la fin 2017. Encore un bel exemple de cette instabilité fiscale et législative que ne cesse de dénoncer la Confédération des PME !

Plus grave encore, malgré notre demande de report, la révision des bases locatives des locaux professionnels entrera bien en application dès 2017, ce qui pour de nombreuses entreprises se traduira par une forte augmentation et ce alors même qu’en 2016 1/3 des entreprises a déjà vu le montant de la fiscalité locale progresser de plus de 5 % ! (Enquête CGPME « La fiscalité locale en 2016 »).

De même, le vote du prélèvement à la source transformera encore un peu plus les entreprises en collecteur d’impôt pour le compte de l’Etat, et ce dès 2018. Reste à espérer qu’il soit possible de revenir sur ce texte avant son entrée en application ! La CGPME s’y emploiera.

François ASSELIN à la Radio des Entreprises

 « Levons les contraintes qui freinent l’emploi »

« Il faut avant tout lever les contraintes et réglementations qui freinent l’emploi salarié. Au fil des ans, le législateur a empilé les contraintes autour de l’emploi salarié. Lorsque vous êtes à la tête d’une petite entreprise patrimoniale, vous ne pouvez pas démultiplier vos compétences », explique François ASSELIN.

Ecouter l’interview

La CGPME favorable à la clarification des motifs de licenciement économique

« L’objectivation » des motifs de licenciement économique qui entre aujourd’hui en vigueur permettra de mieux prendre en compte les difficultés liées à une baisse des commandes ou du chiffre d’affaires des entreprises.

Celles de moins de 11 salariés pourront procéder à un licenciement économique si elles connaissent au moins un trimestre de difficultés tandis que les entreprises de moins de 50 salariés auront cette faculté au bout de deux trimestres. Les PME entre 50 et 300 salariés devront, elles, traverser une période difficile pendant 3 trimestres contre 4 trimestres pour celles dépassant les 300 salariés.

Ce texte clarifiera les choses en prenant en compte des éléments objectifs caractérisant la réalité de la mauvaise passe économique traversée par l’entreprise. Les chefs d’entreprise seront ainsi prémunis contre une requalification d’un licenciement économique en licenciement sans cause réelle et sérieuse ouvrant droit à des dommages et intérêts. Ils redouteront donc moins un éventuel retournement d’activité, ce qui devrait les inciter à embaucher en CDI.

La CGPME accueille donc favorablement cette mesure.

Quant à ceux qui imaginent que ces nouveaux critères entraîneront une vague de licenciements massive, ils méconnaissent tout simplement la réalité des TPE/PME. Dans ces entreprises, les salariés ne sont pas une variable d’ajustement. Pour un patron de PME, embaucher est un succès, licencier un échec.

Bernard VERGIER, nouveau président de la CCI 84

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Bernard VERGIER, nouveau président de la CCI de Vaucluse, entouré des élus du bureau et des présidents des commissions.

Bernard VERGIER, président de la CGPME 84, a été élu mercredi 23 novembre 2016 à la présidence de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vaucluse.

La CGPME appelle les députés à renoncer définitivement au prélèvement à la source

L’Assemblée nationale a écarté ce jour, et à ce stade, l’adoption du prélèvement à la source.

Non contentes de collecter déjà la TVA pour le compte de l’Etat, les entreprises auraient dû, à partir de 2018, prélever l’impôt sur le revenu en amputant les salaires versés des montants dus à ce titre. D’ores et déjà, des sanctions étaient annoncées pour l’employeur qui n’aurait pas respecté ces nouvelles obligations, sanctions pouvant aller d’une part jusqu’à une amende de 10 000€  en cas de non-respect de la confidentialité et, d’autre part, jusqu’à 80 % des retenues qui auraient dû être effectuées et qui ne l’auraient pas été.

Sans aucune étude d’impact, les entreprises, et notamment les plus petites d’entre elles, auraient dû assumer à leurs risques et périls « les pots cassés » d’un système complexe, facteur de confusion entre le salaire versé et le salaire réel, ce qui aurait alimenté des tensions sociales et salariales dans l’entreprise. De même, la simple connaissance du taux d’imposition de chacun serait venue faire obstacle à l’indispensable confidentialité permettant aujourd’hui de distinguer la vie professionnelle et la vie personnelle.

Cette réforme, mal ficelée, qui confondait entreprise et collecteur d’impôts aurait à nouveau rendu plus complexe la vie des entrepreneurs.

La CGPME appelle donc les députés à ne pas restaurer un texte unanimement critiqué par le monde de l’entreprise. Aucune urgence ne justifierait un passage en force.

Le Point conjoncture CGPME – Octobre 2016

Après avoir reculé au deuxième trimestre, du fait d’une forte baisse de la production manufacturière en juin (- 1,2 %), l’activité se redresserait au deuxième semestre. En effet, aux troisième et quatrième trimestres, le PIB croîtrait de 0,2 % et 0,4 % respectivement. Dès lors, la croissance s’élèverait à 1,3 % en 2016, soit un niveau inférieur de celui anticipé par le gouvernement (+ 1,5 %).

La croissance au troisième trimestre résulterait d’une volonté des entreprises d’augmenter le niveau de leurs stocks. Les mouvements sociaux contre la loi Travail observés en juin avaient en effet contraint les entreprises à les réduire.

Par ailleurs, l’investissement diminuerait à nouveau (- 0,1 % après – 0,2 % au deuxième trimestre), en raison d’une baisse des dépenses de la part des administrations publiques.

Lire l’infographie de conjoncture – Source : site CGPME

Lire le Point de conjoncture – Source : site CGPME